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Déglutition primaire et orthodontie

 

La déglutition est l’action d’avaler. Le terme concerne aussi bien l’action d’avaler sa salive que le déplacement de la nourriture mâchée vers l’estomac.

On déglutit automatiquement 1500 à 2000 bols salivaires par 24 heures.

Il existe deux types de déglutition :

  • la déglutition primaire ou infantile, normale chez le nourrisson et le très jeune enfant et sera considérée comme pathologique au-delà. Cette déglutition est favorisée par la succion d’un doigt ou d’une sucette. Elle se caractérise par une poussée ou une interposition de la langue entre les arcades dentaires, l’absence de contact dentaire et la contraction des muscles des lèvres et des joues.
  • la Déglutition secondaire ou mature s’installe avec la mise en fonction des incisives et des canines définitives.

La déglutition secondaire se fait lèvres jointes et non contractées, arcades en occlusion, langue contenue à l’intérieur des arcades, avec pointe de la langue en appui sur le palais antérieur et avec la base de la langue au contact du voile.

Toute dysfonction survenue au cours de la croissance retentit sur la forme et l’emplacement des os et des dents en entraînant des malformations squelettiques et dentaires.

La déglutition primaire entraine des conséquences squelettiques :

  • au maxillaire, avec une insuffisance de développement du maxillaire supérieur due à une position basse de la langue sans appui palatin ne sollicitant pas la croissance du maxillaire.
  • à la mandibule, avec une mandibule en retrait (rétromandibulie) ou en avant (prognathie).

La déglutition primaire entraine des conséquences dentaires et alvéolaires :

  • une absence de contact dentaire antérieur dite béance antérieure, induite par l’interposition linguale.
  • une absence de contact molaire due à une interposition linguale latérale.
  • une arcade alvéolaire supérieure étroite.
  • une arcade alvéolaire inférieure large due à une position basse de la langue.
  • des incisives penchées vers l’avant.

Pourquoi la corriger ?

  • pour éviter l’apparition, l’entretien ou la réapparition des malformations et des anomalies dento-squelettiques.
  • pour assurer la stabilité du traitement, qui passe obligatoirement par un équilibre neuromusculaire compatible avec la position des dents.
  • pour obtenir une déglutition sans appui lingual sur les dents, sans participation des muscles faciaux, mâchoires pratiquement serrées.

Comment la corriger ?

  • par la rééducation avec un orthophoniste ou un kinésithérapeute pour prendre conscience de la position de la langue et de l’occlusion dentaire. Elle nécessite la coopération du patient.
  • par la création d’un réflexe conditionné à la gêne ou à un obstacle : pique langue, grille anti-langue, guide langue, perle, enveloppe linguale nocturne….

Quand la corriger ?

  • avant le traitement orthodontique ou d’Orthopédie Dento-Faciale : la rééducation ne sera pas mise en œuvre avant l’éruption des incisives permanentes sous peine d’un risque de récidive important. Il faudra aussi tenir compte du degré de maturité de l’enfant.
  • pendant le traitement ODF : la plupart des appareils ODF ne permettent pas d’entreprendre une rééducation par leur seule présence en bouche. Il faudra profiter des périodes de surveillance après une phase d’interception pour l’effectuer. En revanche, certains dispositifs peuvent être considérés comme de véritables rééducateurs myo- fonctionnels (ex : enveloppe linguale nocturne).
  • après traitement ODF : elle est entreprise afin de minimiser les risques de récidive une fois que l’environnement dento-alvéolaire est replacé dans des conditions favorables. Quoi qu’il en soit, la rééducation nécessite en général 12 séances qui ont pour but d’obtenir un mouvement de langue efficace assurant un joint langue-palais et non plus langue-lèvres. La coopération du jeune patient est indispensable.

Les critères de succès des traitements orthodontiques exigent qu’un équilibre fonctionnel et musculaire soit respecté ou établi. La rééducation de la déglutition primaire sera donc nécessaire à la correction des anomalies dento-squelettiques ainsi qu’à la stabilité des résultats.

informations tirées du site de la SFODF.

 

Le 06 septembre 2019

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